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Le quotidien d'un directeur d'EHPAD
24 octobre 2013

La bombe humaine

Mais diable, que le temps passe vite. Comment le ralentir ? Comment trouver la solution pour tout faire ? Dix jours sans mettre les pieds ici, alors qu'il y a tant à dire.

Une directrice, même en arrêt maladie, ça ne peut s'empêcher de faire encore mille choses, surtout celles qu'elle n'a pas le temps de faire d'habitude, des formulaires, du classement, des dossiers qui traînent depuis trop longtemps... et comme elle fait les choses beaucoup plus lentement qu'en temps normal, forcément, ça prend bien plus de temps... Niveau rentabilité, une directrice en arrêt maladie ? Zéro !

Une directrice, même en arrêt maladie, ça continue à aller assurer des réunions d'équipe parce que parfois, l'équipe, elle joue au con et en oublie l'essentiel ; les Christine ont alors beaucoup plus de poids que les Roselyne ce qui commence à peser lourd, très très lourd sur les épaules de Véronique qui n'arrive plus à tout gérer. Alors nous aussi, on joue au con, et on distribue les lettres recommandées et les avertissements, parce qu'il faut faire des exemples. Ca désespère la directrice en question, mais a-t-elle le choix ? Elle déteste ça, et pourtant... elle a dû s'y résoudre. La nature humaine l'étonnera (et la désespérera) toujours. Il paraît que c'est normal, ce ne sont que des humains ; beaucoup de mots et de points de vue échangés autour du management, le week end dernier.
Oui, parce qu'une directrice même en arrêt maladie continue à vivre et à avoir soif de l'autre. Pour ça, elle en a de la chance... beaucoup d'affection autour d'elle, de l'amour aussi, une famille, des copines, des amis... des proches, très très proches. Même une DG, très à l'écoute. Ca aide à continuer à avancer, de croire encore un peu en l'humain. Oui, parce que quand on choisit ce métier, on le choisit, justement, pour l'humain. On décide, un jour, de se réveiller et d'arrêter de compter des blocs en béton pour embrasser une autre voie. S'ouvrir à l'autre, oeuvrer pour le bien-être, pour une qualité d'accompagnement, porter des valeurs et vouloir les répandre.

A force de porter, la jambe lâche, et la directrice se retrouve du jour au lendemain, sans comprendre ce qui lui arrive, juste le genou à terre.

Oups, il est 15H33. La Directrice a rendez-vous dans une heure avec une famille mécontente. La famille de Monsieur Tapir, justement, mais ça, c'est une autre histoire.

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